MEMORANDUM
J’ai l’honneur d’assurer la présidence de l’Association
Naturiste de Sauvegarde et
d’Animation du Blauelsand inscrite au registre des
Associations près du Tribunal d’Instance
de Strasbourg sous le n°78 folio 87.
L’Association existe depuis 30 ans et anime la gravière
naturiste du même nom à la Robertsau
juste après celle animée par les pêcheurs sur l’étang du
Rohrkopf.
En son temps, c’est Monsieur le Maire de Strasbourg Marcel
RUDLOFF qui au milieu des
années 1980 avait consenti à nous attribuer cette gravière
en procédant au premier programme
d’aménagement.
Je souhaiterais faire part de quelques réflexions sur le
devenir de la forêt de la Robertsau, de
son intérêt écologique et de son atout comme poumon vert du
nord de l’agglomération.
A cet égard, les remarques des quelques 600 adhérents
représentés de l’Association du
Blauelsand sont en phase avec celles de nos voisins et amis
de l’Association de Pêche de la
Robertsau, celles de l’ADIR ou encore celles du Conseil du
quartier.
Nous avions eu en son temps l’occasion de faire part de nos
remarques communes lors de
l’enquête publique relative à l’adoption du SCOTERS, mais
malheureusement sans réponse
de la part de son Président, monsieur Robert Grossmann.
Nous demandions à l’époque que le projet d’infrastructure
routière prévu au SDAU de 1973
et transformé en route à camions à l’occasion du SCOTERS
soit définitivement abandonné.
Nous faisions remarquer que la desserte du Port Autonome et
des industries qui y sont
établies paraissait suffisante par le moyen du contournement
sud et par la liaison inter Ports
en cours de réalisation, la RN4 ayant vocation à être
traitée en boulevard urbain sans trafic de
poids lourds.
Nous nous interrogions par conséquent sur les motivations de
la collectivité quant au devenir
de la route industrielle appartenant à Voies Navigables de
France.
Cette route industrielle théoriquement interdite à la
circulation en réalité constitue le seul
accès routier aux gravières (celle de l’APR et celle du
Blauelsand ainsi qu’à la station
d’épuration).
1
Nous souhaitions appeler également l’attention des pouvoirs
publics sur l’élaboration par les
services de l’Etat du PPRT du Port aux Pétroles, lequel
semble en voie d’être arrêté dans un
avenir proche.
Dans une réunion organisée début juin 2009 par l’Etat à
l’attention « des personnes et
organismes associés à l’élaboration du PPRT », il a été
question d’interdire toute circulation
générale sur cette route de desserte des gravières à partir
du quai Jacoutot au droit de l’écluse
nord.
Seule aurait été autorisée la circulation de desserte des
installations industrielles, cette
circulation pouvant provenir par un accès nord ou par le sud
moyennant une barrière filtrante
située au niveau de l’accès sud par le ville.
Pour autant, il nous paraissait tout aussi grave et sinon
davantage de maintenir la circulation
de desserte industrielle impliquant la circulation de
matières dangereuses (TDM).
En effet, la survenue d’un sinistre au moment du passage
d’un TDM ne pouvant qu’entraîner
un accident majeur dont les effets pourraient se faire
sentir jusqu’au quartier des Quinze, voire
jusqu’aux institutions européenne tels que la Cour
Européenne des Droits de l’Homme, la
Pharmacopée Européeenne ou même le Parlement Européen.
Nous avions manifesté le souhait que la collectivité se
prononce rapidement sur ce dossier
d’autant que dans le souci de sécurité manifesté par l’Etat,
la solution d’une protection de
cette portion de voirie par un merlon eût été et serait
toujours de nature à garantir tant la
circulation industrielle que la circulation de desserte.
A tous égards, cette solution serait toujours infiniment
moins onéreuse que la recherche
d’une alternative à l’accès existant, comme l’on peut s’en
convaincre actuellement.
En tout état de cause, les travaux du Comité de liaison
n’ont donné lieu à aucune concertation
avec les associations principales usagères de la Forêt de la
Robertsau que sont l’ANSAB et
l’Association de Pêche de la Robertsau.
Les pouvoirs publics n’ignorent pas et de longue date que le
seul accès motorisé et par
conséquent indispensable pour assurer la desserte des
gravières est constitué par une voie
appartenant à VNF et improprement appelée route EDF.
Dès lors que cette voie constitue le seul accès possible
pour accéder au un domaine public, il
semble acquis qu’une servitude de passage permettant de
desservir l’ensemble de la Forêt ne
saurait être remis en cause d’autant qu’il est assuré
paisiblement depuis plus de trente ans.
Les pouvoirs publics ne sauraient par conséquent se
désintéresser du sort de cette voie qui est
vitale pour assurer la pérennité des activités de plein air
et de loisirs qui y sont localisées
également depuis plus de trente ans et on en veut pour
preuve qu’une fréquence de l’ordre de
55.000 véhicules par an transitent par cette route pour
accéder au seul Blauelsand.
Il va sans dire que la Gravière du Rohrkopf est également
desservie dans les mêmes
conditions tout au long de l’année par des pêcheurs venant
de différentes localités
avoisinantes consacrant par là sa vocation régionale voire
internationale (plus de 2500
licences de pêche vendues lors du dernier exercice).
2
Il convient également de rajouter les promeneurs qui
entendent accéder en famille au
Talherkopf et au Glasserwoerth tout au long de l’année et
sans parler également des allées et
venues de tous les amoureux de la nature ainsi susceptibles
de se promener dans l’ensemble
du massif forestier.
Les derniers développements résultant des travaux du CLIC et
les réflexions de
l’administration préfectorale aboutissent à préconiser purement
et simplement l’interdiction
de l’accès sur une longueur de route avoisinant deux
installations classées SEVESO et
condamnant par là même la totalité de la route EDF,
empêchant de facto la desserte pourtant
légitime de la Forêt de la Robertsau.
Les associations concernées ne peuvent que s’émouvoir de
cette situation qui met leur
existence respective en péril, d’autant que les pouvoirs
publics ne sont à même de proposer
aucune solution alternative.
Cette situation est d’autant plus choquante pour les usagers
que cette problématique est
connue depuis plus de douze ans et que les pouvoirs publics
n’ont pas été à même d’envisager
des solutions alternatives à cette situation tout à fait
anormale.
L’ensemble des associations et usagers ne sauraient en effet
se satisfaire d’une pseudo
solution consistant à inviter ces derniers à accéder à leur
site par des chemins forestiers à pied
ou à vélo.
Cette proposition confine malheureusement au mépris des
exigences matérielles pourtant bien
compréhensibles dès lors qu’elle exclut toutes les personnes
à mobilité réduite, les familles
dans leur ensemble, les usagers ayant besoins de transporter
du matériel encombrant (surtout
les pêcheurs) et vise essentiellement à frustrer l’ensemble
des administrés d’accéder au
domaine public.
Il est d’autant plus choquant de constater que dans
certaines régions des routes voire des
autoroutes passent à proximité d’installations classées sans
que cela ne trouble personne.
Les signataires n’ignorent bien sûr pas qu’un projet de
classement en réserve naturelle qui n’a
d’ailleurs fait l’objet d’aucune concertation est
actuellement en cours depuis plus d’une
décennie.
Outre le fait que ce classement ne répond à aucune nécessité
impérieuse puisque le régime de
la réserve naturelle peut être tout à fait observé d’une
manière volontaire par les pouvoirs
publics sans être lié par des limitations légales et la
preuve en est que la pratique observée
jusqu’à maintenant reste tout à fait satisfaisante.
Aussi, les associations regroupées en Groupement d’Intérêt
Commun n’entendront pas laisser
les pouvoirs publics priver des usagers de l’accès à la
Forêt et aux zones de loisirs et sont
déterminées à tout mettre en œuvre afin de s’opposer à la
fermeture envisagée alors que le
risque de catastrophe tel qu’allégué a été arbitrairement
retenu outrancièrement alors qu’il est
bien plus prégnant pour les sites de la déchetterie, de
l’Hôtel-Restaurant de l’Ecluse, du pont,
de l’écluse et des bateaux de tourisme Croisi-Europe et de
toutes les péniches croisant à
proximité.
3
En conclusions, les associations concernées entendent se
mobiliser aux cotés de tous les
usagers afin de maintenir un accès libre à la forêt de la
Robertsau et à ses gravières dès lors
que les projets de fermeture de la route mettent purement et
simplement en péril leur existence
même et ce, sans véritable raison autres que le dogme
administratif d’un principe de
précaution qui ne résiste pas à un examen approfondi.
Aucun moyen et aucune voie de droit ne seront écarté pour
permettre aux srasbourgeois
attachés à leur forêt de la Robertsau de contrer un projet
malheureux et inepte au vu des
enjeux pourtant bien connu des pouvoirs publics depuis plus
d’une décennie et alors
qu’aucune alternative ne semble avoir hélas été envisagée.
Les associations en appellent à tout le moins les pouvoirs
publics et leurs élus à leur apporter
des propositions afin de rassurer leurs membres et tous les
usagers de la pérennité de leur
fréquentation et à défaut les informent solennellement de
leur détermination à tout mettre en
œuvre pour faire échec à un projet lésionnaire et abusif.
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